Réunir
les 500 signatures nécessaires par Internet?
Un autre
avant-goût du rôle futur d’Internet dans la campagne
se présente lors de la récolte des 500 signatures
d’élus locaux nécessaire pour être validé candidat.
En effet, lors des élections de 2002, jamais autant
de candidats ne s’étaient déclarés.
Par conséquent, le problème du filtre des 500 signatures
d’élus locaux s’est posé de manière
accrue et surtout pour les nombreux petits candidats qui sont les
plus menacés par cette disposition légale.
Dans
un article de l’ONC, Nicolas Moscovici répertorie
les différentes manières dont les candidats ont rendus
compte de ce problème dans leur campagne. Certains ont utilisé l’Internet
pour tenter de récolter les signatures, d’autres y
ont dénoncé la disposition en se présentant
comme les victimes d’un système non démocratique.
D’après
Nicolas Moscovici, Noël Mamère et Christiane
Taubira ont usé d’une méthode « neutre » en
proposant le téléchargement d’une fiche de
parrainage en format PDF sur leur site, sans accorder une plus
grande importance à la question. Peut-être avaient-ils
déjà leurs signatures, ou peut-être qu’ils « veulent
se démarquer de l’image de « petits
candidats », peu flatteuse et pouvant détourner
une partie de l’électorat vers des candidats plus « lourds » »,
suggère Moscovici.
La méthode
dénonciatrice a été adoptée
sur les sites de Corinne Lepage et Jean-Marie Le
Pen. Sur le site de celle-ci on peut lire « Parrainages :
Mme Lepage dénonce des menaces, chantages et pressions »,
sans pour autant donner de noms, et propose un système
de parrainage direct. Quand à Le Pen il fait un pas de
plus en proposant de télécharger une fiche de parrainage
avec un discours guerrier appelant à la « mobilisation
générale », qui vise probablement moins
les élus locaux que les internautes.
On peut
se demander si Le Pen était réellement en difficulté,
ou s’il faisait seulement croire qu’il n’avait
pas les 500 signatures pour mieux pouvoir dénoncer la classe
politique en place. Mais aux dires du webmaster du site de Le Pen,
Romain Létang, cité par Nicolas Moscovici, le candidat
aurait réussi à obtenir 20 signatures essentielles
par Internet, pour finalement être validé candidat
avec 503 signatures. Ce qui nous laisse face à cette question dérangeante: Le
Pen a-t-il été présent au second tour grâce à Internet ?
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