Le développement de l'Internet en France
Un outil de communication non identifié
Le nouveau média tisse sa toile
De nouvelles perspectives politiques
Les politiques mises en oeuvre pour développer Internet
Une reconnection des désenchantés de la politique
L'Internet entre en campagne dans la présidentielle de 2002
La pré-netcampagne
La net-campagne "officielle" des candidats
Les internautes entrent dans la campagne
L'"autre" netcampagne dans l'entre-deux-tours
Regards sur les Etats-Unis
2000: les débuts de l’Internet dans une présidentielle américaine
Les primaires 2003 et le « déclic » Howard Dean 
2004: l’ancrage de l’Internet dans la vie politique américaine
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Récit d'une incursion sur le Net politique.

Michel Soudais, journaliste de Politis, raconte dans un article daté de 1997 (« J’ai surfé sur le web pol. ») son incursion sur les sites des partis politiques. Son récit est édifiant : il semble qu’à cette date les sites des principaux partis politiques (PS, RPR…) étaient plutôt maigres, peu actualisés et peu interactifs.

L’une des anecdotes qu’il nous livre est particulièrement croustillante :« J’ai fait un test. J’ai participé au referendum du RPR. La question était : ‘Etes-vous pour ou contre la régularisation des sans-papiers et ouvrir ainsi les vannes de l’immigration clandestine ?’J’ai répondu d’accord. Le pourcentage des ‘oui’est aussitôt passé de 30 à 31%. La preuve qu’on n’est pas nombreux à avoir répondu. »

Le récit du journaliste illustre ici deux phénomènes caractéristiques de la pratique de l’internet par les grands partis.

D’une part, l’anecdote présentée éclaire bien le caractère en quelque sorte « gadget » du site de parti: la formulation de la question posée aux internautes militants nous apparaît presque comique tant elle est rhétorique et invite le militant a voté nécessairement « non » (on imagine mal un membre du RPR ni d’ailleurs un quelconque homme politique défendre l’immigration clandestine...).Il s’agit bien ici de donner une apparence d’interactivité, d’utiliser les ressorts techniques à disposition mais sans réellement inscrire le site internet dans une stratégie de communication et/ou de consultation élaborée.

D’autre part, l’anecdote de Michel Soudais nous indique aussi que les internautes militants ne participent pas à l’époque au site de leur parti. Cela ne signifie pas pour autant que les militants des partis majoritaires ne sont pas des internautes. Cela indique plutôt que les internautes avertis ne trouvent pas d’intérêt à visiter des sites-gadgets.

D’ailleurs, les sites des partis sont parfois débordés par leurs propres militants. C’est le cas (illustré par un article de Libération du 16 juin 1999) du RPR sur le site duquel les militants font part de façon très agressive sur les forums de leur déception à la suite des résultats des élections européennes. « La droite est morte, vive la droite », «  et le premier qui commence à me sortir une division à la con, je l’envoie sur Neptune » : voilà ce que l’on pouvais lire sur le site officiel du parti chiraquien…A l’évidence, la présence de telles phrases spontanées et critiques directement sur le site officiel d’un parti, vitrine politique de son projet, témoigne d’une certaine maladresse…

Les partis officiels ont du, avant d’employer internet comme un outil de communication efficace, apprivoiser le fonctionnement et les règles implicites du réseau…

 

 

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