Les
politiques se saisissent d'internet.
L’entrée
en scène des partis politiques.
Les
partis politiques ont pris peu à peu conscience des potentialités
de ce nouvel outil de la réflexion et de l’action
collective, d’autant que toujours plus de Français
(électeurs ou électeurs potentiels) y étaient
connectés. Ainsi à l’orée du 21 ème
siècle tous les partis politiques français ont investi
le Net, et tous ont mis leur site en ligne.
Cependant,
si les dirigeants politiques ont compris qu’ils se devaient d’investir
le Net, il convient de souligner que tous ne l’ont pas fait
exactement dans le même temps, ni avec la même ardeur.
Schématiquement, il est possible d’affirmer que ce
sont les partis minoritaires qui ont joué ce rôle
de précurseur, tandis que les grands partis étaient
quelque peu à la traîne de ce mouvement.
Parmis
ces partis minoritaires, certains ont investi le Net plus rapidement,
et en ont exploiter davantage les potentialités.
Le
Front National (FN) a ainsi été le premier à s’installer
sur le Net. Celui-ci lui offrait en effet de nouvelles possibilités
que Jean-Marie Le Pen et son équipe ont jugé ne pouvoir
ignorer. Alors qu’ils se plaignaient sans cesse de ne pas être
suffisamment relayés par les autres media nationaux, soupçonnés d’ostracisme,
ils ont estimé que le réseau des réseaux leur
donnait la possibilité d’exprimer leurs idées,
qu’il pouvait en être un des moyens de diffusion (ainsi
que de sa télévision). D’autre part le flou
législatif entourant les premiers pas du Net leur a permis
de diffuser certaines de leurs thèses les plus controversées
(et illégales…).
Alain
Madelin, créateur de Démocratie Libérale (DL),
a lui aussi rapidement investi le Net, pour des raisons quelque
peu différentes. Les premiers utilisateurs (américains)
du réseau lui avaient en effet donné une tonalité libérale
(refus de toute centralisation, de l’intervention étatique…)
que les membres de DL estimaient en parfaite adéquation
avec leur philosophie politique. Ceci explique sans doute en partie
leur investissement particulièrement important du nouveau
media, dont ils n’ont pas tardé à exploiter
les potentialités techniques : vidéos, images
séquencées, liens à profusion…
Il
convient également de noter que les Verts ont également
rapidement réussi leur incursion sur le Net, dont le fonctionnement
en réseau était susceptible de s’adapter particulièrement
bien à leur mode de fonctionnement moins centralisé,
et en liaison étroite avec les associations dites de la « société civile ».
Il
est bien connu qu’en règle générale
la position de challenger pousse les compétiteurs à prendre
davantage de risques, et à se saisir plus vite des innovations
susceptibles d’améliorer leur position. De leur coté les
groupes dominants sont plus enclin à demeurer sur leur position,
déjà confortable.
Il
n’est donc pas étonnant que les grands partis ne se
soient que plus tardivement lancés sur le Net. Ils l’ont
ensuite davantage utilisé comme un outil classique de l’information
et de la diffusion politique, considérant les internautes
comme des citoyen-spectateurs dans la grande tradition des media
conventionnels.
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