Revitaliser
la démocratie représentative.
Cependant
tous les arguments utilisés par les cyberdémocrates
ne doivent pas être rejeté en bloc. En effet, à défaut
de faire naître la cyberdémocratie, Internet peut
constituer un progrès pour la démocratie. Ses potentialités –qui
sont réelles- sont susceptibles d’améliorer
le fonctionnement des démocraties représentatives.
Thierry
Vedel (" Internet et démocratie") explique
ainsi qu’Internet présente quatre principaux avantages
par rapport aux moyens media traditionnellement utilisés
dans le domaine politique :
- « La
diminution des coûts de diffusion de l’information,
- la
diversification des sources d’information,
- un
accès direct à l’information primaire,
- la
possibilité de recherches personnalisées construites
en fonction des interrogations de chaque individu. »
Il
serait délicat de vouloir dresser une liste exhaustive des
applications concrètes de l’Internet en politique.
Certaines d’entre elles sont pourtant remarquables.
Tout
d’abord, s’il est peu probable qu’Internet fasse
soudainement renaître l’intérêt pour la
politique, il est en revanche certain que les citoyens-internautes
intéressés disposent grâce à lui d’un
outil plus performant Ils bénéficient de davantage
d’informations, peuvent accéder sans se déplacer à toutes
sortes de documents…
Dans
le même esprit le Net permet d’enrichir le discours
politique. Les citoyens ont la possibilité d’y trouver
des réponses à des questions pointues, ou peu relayés
médiatiquement. Il y est ainsi possible pour les hommes
politiques de balayer tous les sujets, sans se cantonner à ceux
qui intéressent le plus grand nombre (par opposition à la
télévision). Citons également les sites des
collectivités locales, qui permettent par exemple aux habitants
des communes qui en sont dotées d’être informés
des enjeux politiques locaux.
Mais
Internet constitue également un outil de contestation efficace.
Il peut être utilisé comme un relais par les associations
ou organisations citoyennes souhaitant mettre au jour et inscrire à l’agenda
politique des questions jusqu’ici ignorées par les
dirigeants politiques. Diminuant les coûts de coordination,
il facilite en effet la mobilisation politique.
Enfin,
prudemment et correctement utilisé, il permet de renforcer
l’interaction gouverants-gouvernés, et peut-être
de favoriser l’obtention de consensus. Dick Morris, auteur
américain de l’ouvrage Vote. Com, appuie
ainsi cet argument de manière quelque peu polémique : « Dans
votre pays [la France], où le lien ente homme politique
et population passe trop souvent par des manifestations, ou des
révolutions, parce que les français n’arrivent
pas à se faire entendre, ce pourrait être un moyen
de réguler plus en douceur les rapports sociaux. » ( « Comment
Internet va changer la démocratie »,
interview de Dick Morris).
Ainsi,
Internet ne révolutionne pas la démocratie, mais
il peut y apporter des améliorations. Il constitue un outil
supplémentaire, très performant, saisissable dans
le champ politique par les citoyens comme par les gouvernants.
PH.
Robert- Demontrond rappelle ainsi que « ces NTIC,
comme tout instrument, comme toute technologie, n’emportent
avec elles aucun emploi a priori. Elles ne sont pas naturellement
démocratiques, et ne le seront en vérité que
culturellement, par choix. » Il souligne que la
régénération de la vie publique implique « une
réflexion philosophique sur « l’Etre-ensemble » et
ses implications, cognitives et affectives, individuelles et collectives
. " ( « Enjeux
et limites de la cyberdémocratie »). Potentiellement,
le Net peut constituer l’un des instruments efficaces de
cette réflexion collective.
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