Le développement de l'Internet en France
Un outil de communication non identifié
Le nouveau média tisse sa toile
De nouvelles perspectives politiques
Les politiques mises en oeuvre pour développer Internet
Une reconnection des désenchantés de la politique
L'Internet entre en campagne dans la présidentielle de 2002
La pré-netcampagne
La net-campagne "officielle" des candidats
Les internautes entrent dans la campagne
L'"autre" netcampagne dans l'entre-deux-tours
Regards sur les Etats-Unis
2000: les débuts de l’Internet dans une présidentielle américaine
Les primaires 2003 et le « déclic » Howard Dean 
2004: l’ancrage de l’Internet dans la vie politique américaine
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Le lancement des sites: un moment crucial

Le lancement des netcampagnes a été très différent selon le candidat et sous plusieurs aspects, d’abord la date de mise en ligne du site et ensuite le degré de finitude du site lors de sa mise en ligne.

Le plus précoce à entrer en net-campagne est sans conteste Alain Madelin, dont le site de campagne est sur le net dès avril 2001 ! Il est certes vrai qu’il avait posé sa candidature déjà en novembre 2000, mais il y a d’autres raisons. Alain Madelin a consciencieusement cherché à se positionner comme le plus « net » des candidats, et pour un petit candidat avec des idées neuves et différentes dans le monde politique français, créer un site Internet répondait à l’exigence de mieux se faire connaître et de permettre aux internautes de « s’habituer » à ses idées, estime François Freby.

Jean-Marie Le Pen est aussi entré tôt en netcampagne, dans la foulée de sa déclaration de candidature officielle en septembre 2001. Notons que Jean-Marie Le Pen, et les mouvements d'extrême-droite en général, ont adopté très tôt l’Internet pour diffuser leurs idées pas assez visibles à leur goût dans les médias traditionnels.

Le suivant à se lancer sur le net est Jacques Chirac, dont le site 2002pourlafrance.net, mis en ligne le 5 décembre 2001, se voulait un « espace de réflexion, d'analyse et d'échange » tout en invitant les internautes à livrer les « meilleurs de leurs pires souvenirs » de l'ère Jospin. En bref, c’était un site de campagne sans l’être…

Mais une adresse-sœur, chiracpourlafrance.net, était réservée par l'agence de communication qui détenait également 2002pourlafrance.net, et comme le prévu l’ONC, le site de candidature de Jacques Chirac pris le relais de ce site de « mobilisation anticipée » une semaine après la déclaration de candidature du Chef de l'Etat.

Dans la catégorie des retardataires les plus remarqués on retrouve Robert Hue et Lionel Jospin. Le site de Robert Hue n’a été mis en ligne qu’au début de février 2002, celui-ci considérant peut-être que l’Internet était un support élitiste à l’époque. Le lancement de son site a aussi été accompagné d’un incident médiatique. En effet, quelques jours avant le lancement, un proche du candidat a déclaré que : « réunir tous les webmestres des candidats a autant d'intérêt que de réunir les chauffeurs des candidats », en déclinant l’invitation du journal Profession Politique à une réunion le 24 janvier de tous les webmestres des sites de la campagne. Une maladresse reprise lors de la réunion, puis dans le journal Le Monde…

Mais c’est Lionel Jospin qui est le dernier à inaugurer son site le 27 février 2002, c'est-à-dire une bonne semaine après sa déclaration de candidature, un retard qui lui valu un très mauvais accueil par les médias.

Beaucoup plus prévenant, Jean-Pierre Chevènement a conçu un site de qualité bien en amont de sa déclaration de candidature, et l’a lancé presque simultanément à celle-ci, ce qui a favorisé l’appréciation du site par la presse.

D'autres candidats sont partis en netcampagne un peu à la hâte, comme François Bayrou et Noël Mamère qui ont été obligés, pour canaliser l'impatience des internautes, de servir des "sites amuse-gueule" selon l’expression de François Freby, c’est-à-dire presque vides et agrémentés d’un message pour s'excuser du retard.

Il est vrai que François Bayrou avait déjà un site, lafrancehumaine.net, qui servait à couvrir la première étape de sa campagne de terrain : un tour de France en bus roulant au colza. Son véritable site de campagne, bayrou.net, a été inauguré le 4 janvier 2002. Mais pendant des semaines, à cette adresse ne figure qu'une affiche de campagne et un message d’excuse. Ce type de mesure est une faute grave dans le milieu du web commercial, mais d’après François Freby, «  tout ce qu'on a pu lire sur le site de Bayrou pour expliquer son indigence provisoire est valorisant pour le candidat : dans le marketing politique, contrairement au marketing commercial, l'artisanal, le tâtonnement, peuvent être porteur de valeurs positives (comme la simplicité, la sincérité, la proximité). »

Même chose du côté de Noël Mamère, dont le site, entré en ligne à la mi-décembre 2001, n’est constitué que d’une simple page d’attente promettant un futur site « vraiment différent ». Mais Mamère a une bonne excuse, il n’est le candidat officiel des Verts que depuis octobre 2001, suite au conflit de la sélection du candidat des Verts.

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