Le développement de l'Internet en France
Un outil de communication non identifié
Le nouveau média tisse sa toile
De nouvelles perspectives politiques
Les politiques mises en oeuvre pour développer Internet
Une reconnection des désenchantés de la politique
L'Internet entre en campagne dans la présidentielle de 2002
La pré-netcampagne
La net-campagne "officielle" des candidats
Les internautes entrent dans la campagne
L'"autre" netcampagne dans l'entre-deux-tours
Regards sur les Etats-Unis
2000: les débuts de l’Internet dans une présidentielle américaine
Les primaires 2003 et le « déclic » Howard Dean 
2004: l’ancrage de l’Internet dans la vie politique américaine
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la "fracture numérique"

« C’est devenu l’expression hype du moment » avertit un chroniqueur de Libération le 11/10/2000 alors que s’ouvre le premier colloque sur la fracture numérique à l’assemblée nationale. Et, en effet, les expressions « fracture » et « fossé numérique » sont dans tous les discours politiques, dans tous les articles pour désigner de façon vague et générale les inégalités d’accès à internet. Contrairement à ce que laissent entendre de nombreux articles de presse qui interprètent volontiers la « fracture numérique » comme une transposition de la « fracture sociale » de Jacques Chirac en 1995 dans une « version XXI e siècle », cette notion n’est pas une invention française. L’expression n’est en fait que la traduction de la notion américaine de « digital divide », peu à peu devenue expression courante aux Etats-Unis. Comme la notion de « retard » économique, celle de fracture numérique revêt un caractère dramatique : La maîtrise des nouvelles technologies est identifiée dans les discours comme un facteur d’insertion tant sociale que, du moins à moyen terme, professionnelle.  Beaucoup exprime la conviction que le caractère inégal de la diffusion d’Internet dans la population va accroître les inégalités sous toutes leurs formes, économiques mais aussi culturelles, géographiques, etc…

Il est possible de dégager à partir du flou lexical qui entoure la notion quelques caractéristiques récurrentes émergeantes des discours. De façon très générale, l’idée de fracture numérique s’appuie sur le constat d’une inégale diffusion d’internet au sein des classes sociales. En effet, internet s’est d’abord diffusé au sein des catégories sociales élevées, culturellement dotée et résidant en milieu urbain. Les observateurs fournissent deux types d’explication à ce phénomène qui, bien que complémentaires, sont parfois invoqués de façon concurrente. Premièrement, il existe des explications purement matérielles, d’ordre technologiques et économiques. D’une part, le territoire n’est pas également couvert par les infrastructures du réseau : les zones urbaines et densément peuplées disposent d’un accès rapide et en amélioration constante aux nouvelles technologies alors que les zones rurales n’ont pas accès aux mêmes services à cause du coût élevé du développement des infrastructures. D’autre part, l’accès à internet dépend du revenu de chacun et l’accès à une connexion de qualité et /ou à un abonnement d’une durée longue est conditionné par le niveau de revenu des individus. Deuxièmement, sont invoquées des explications de nature socio-culturelles. Les compétences nécessaires au bon usage du réseau telles que la compréhension de la langue anglaise ou tout simplement la maîtrise minimale de l’informatique seraient inégalement présentes selon les groupes sociaux, selon les ages, etc... L’identification des causes de la « fracture numérique » est primordiale à l’appréciation de son ampleur et à la définition des politiques à mettre en œuvre pour la résorber : en effet, si l’on considère que la fracture numérique s’explique par des facteurs économiques et techniques, alors le progrès technique et la baisse progressive des prix pour les usagers invitent à dresser un diagnostic optimiste et à anticiper une réduction progressive des inégalités d’accès à internet. En revanche, les analyses fondées sur des explications socioculturelles sous-entendent l’existence de barrières que les seules baisses de prix et extension du champ de couverture du réseau ne permettent pas de franchir. C’est dans le cadre de ces débats que l’action gouvernementale doit être analysées.

le "retard français"

les mesures prises en faveur du développement d'internet

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