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Le
regard de la presse: le syndrome du mulot...
- le
faleux mulot...
-
l'embarras des pouvoirs publics et des hommes
politiques face à internet
- Critique
de L'usage politique de la notion de fracture numérique
Rappelons-nous
la marionnette figurant Jacques Chirac aux Guignols de l’info.
Cette dernière nous montre le Président de la République évoquer
les nouvelles technologies et l’informatique avec un ton
sérieux et spécialiste, donner des leçons
et tout confondre, imaginer des applications impossibles ou, au
contraire, s’étonner de possibilités ancestrales
de l’informatiques…Le décalage du personnage
est bien entendu symbolisé par le fameux « mulot »,
terme que la marionnette emploie pour désigner la souris
de l’ordinateur. Si nous nous attardons sur ce détail
comique, c’est parce qu’il est sans doute, de façon
certes caricaturale, l’expression la plus symptomatique de
la perception de l’action publique en matière de nouvelles
technologies par la presse et l’opinion publique. En effet,
il n’est quasiment aucun article qui présente l’action
des pouvoirs publics comme coordonnée, crédible et
efficace…La description générale par la presse
de cette action pour le développement d’internet est
celle d’une gesticulation maladroite et grossière :
les commentateurs jugent que le gouvernement et les pouvoirs publics
en général maîtrisent mal le sujet internet,
malgré leurs efforts pour convaincre les français
du contraire.
Ainsi,
de façon générale, les médias s’amusent
du décalage qu’ils perçoivent entre le discours
que les pouvoirs publics adoptent sur internet et la réalité d’un
réseau qui n’en a que faire. Par exemple, les chroniqueurs
du Monde interactif (Edition du 21 mars 99) ironisent
sur la traduction française des termes anglais de l’internet
publié dans le journal officiel : si la traduction
de plug in par module d’extension ou de newsgroup par
forum semblent adéquates, certaines « perles » telles
que la frimousse ou la causette désignant respectivement
le smiley et le chat témoignent au yeux
des journalistes et des observateurs d’aujourd’hui
d’un embarras, d’une naïveté et d’un
décalage radical entre les pratiques concrètes du
web dépourvues de contraintes et la volonté étatique
d’inscrire ces pratiques dans le cadre institutionnel français…Fondamentalement,
les tentatives de régulation sont souvent présentées
comme contraire à l’esprit du réseau :
lorsque les conclusions d’un rapport du conseil d’Etat
sur internet préconisent l’ « autoréglementation »,
c’est de façon ironique que la presse accueille cet
avis, considéré comme un aveu d’impuissance.
Parallèlement,
les pouvoirs publics sont vivement critiqués par la presse
ainsi que par les professionnels à propos de leur usage
de la notion de « fracture
numérique ». Cette dernière serait
devenu un « hochet politique » selon une
expression d’un journaliste de libération, un moyen
de détourner l’attention, de « faire du
social » sans effort. Trois types de critiques récurrentes
apparaissent dans la presse. Premièrement, de nombreux journalistes
de gauche dénoncent l’importance jugée démesurée
de la notion de fracture numérique et de l’attention
portée à internet en général :
les inégalités face à internet ne serait que
l’illustration des inégalités en général,
l’attention portée à la « fracture
numérique » témoignerait de préoccupations
futiles et masquerait l’incapacité des pouvoirs publics à résoudre
les autres problèmes sociaux. Deuxièmement, de nombreux
journalistes s’accordent avec le gouvernement sur la nécessité d’une
action spécifique pour résorber la fracture numérique
et défendent l’idée que cette dernière
est facteur d’accélération des inégalités
mais jugent les mesures entreprises inadaptées et témoignant
d’une naïveté de l’Etat : par exemple,
le développement de point d’accès public est
jugé inutile dans la mesure ou cela ne comble pas les inégalités
entre ceux qui ont un accès de qualité à domicile
et ceux qui se contentent d’une borne publique dont l’usage
est nécessairement bref et contraint. Troisièmement,
certains journalistes soupçonnent le gouvernement de déguiser
une politique dont les objectifs sont avant tout économique
en politique sociale grâce à l’artifice « fracture
numérique » : ainsi, les articles de presse
ont été globalement critique à l’égard
du colloque sur la fracture numérique, soulignant le rôle
important joué par les entreprises des télécommunications
dans ce dernier ainsi que le manque d’attention des ministres
et députés aux sujets non économiques.
Le
PAGSI
Exemples
d'application
Limites
du PAGSI
Reso
2007
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